L'Occident n'est pas le rejeton naturel du monde antique. Même couvert de manuscrits byzantins, il eût été à jamais incapable de produire une Renaissance, comme, de fait, Byzance elle-même n'en produisit jamais. On peut dire des Arabes ce que dit Thomas Kühn de saint Thomas d'Aquin, dans Copernican Revolution, page 110 de l'édition anglaise de 1957: « Only through a multiplicity of works like these could ancient learning, particularly Aristotelian learning, have again become a foundation for Western thought. ». Aussi, son histoire commence-t-elle dans l'élément du plus lointain et du plus étrange, aux confins des royaumes asturiens et mauresques, dans les recoins les plus reculés des vallées pyrénéennes, où, dès les approches de l'an mil, en d'obscènes motifs, la statuaire célèbre les noces de Mercure et de la Philologie.